« Il me fallut longtemps pour comprendre d’où il venait. Le petit prince qui me posait beaucoup de questions, ne semblait jamais entendre les miennes. »
Antoine de Saint Exupéry
Nul besoin d’une panne d’avion dans le désert du Sahara pour connaitre cette expérience !
Au cœur de Bordeaux, depuis six ans, je vis régulièrement la rencontre décrite par Antoine de Saint Exupéry. Point d’avion : je m’y rends à vélo ! Aucun désert : 250 000 habitants peuplent cette région du globe ! Mais une rencontre extraordinaire chaque semaine : les portes d’Ein Gedi à peine franchies un jeune vient à ma rencontre pour me demander « ça va, Stéphanie ? ».
Après cet accueil princier qui me donne des ailes, nous nous élevons à l’étage supérieur pour un atelier artistique. Quand ce n’est pas dans un arc-en-ciel de tesselles de mosaïques, c’est au milieu des étoiles de leurs costumes que nous atterrissons ! L’art nous permet de travailler le calcul et le rendu de la monnaie par le biais de l’activité mosaïque, la motricité fine et la confiance en soi à travers le stylisme et le défilé de mode qui s’en suit.
« Et s’il vous arrive de passer par là, je vous en supplie, ne vous pressez pas, attendez un peu juste sous l’étoile ! Si alors un enfant vient à vous, s’il rit, (…) s’il ne répond pas quand on l’interroge, vous devinerez bien qui il est »
Antoine de Saint Exupéry
Camille ou Louise ne vous répondront pas : elles vous montreront un dessin, non celui d’un mouton, mais le pictogramme d’un élève au travail. Elles sont impatientes que la séance débute et elles ne sont pas les seules ! Clotilde frappe dans ses mains pour faire accélérer le pas bien que le sien soit fragile. Luce, Elie et Roméo la rejoignent rapidement dans l’ascenseur. Aurèle enchaine question et réponse : « Qu’allons-nous faire maintenant ? Il est temps de commencer la mosaïque ! » Raphaël chante « Il en faut peu pour être heureux ! » et le sourire de Julia confirme l’enthousiasme général ! En 26 ans de carrière, j’ai rarement connu autant de joie dans un collège à l’idée d’entrer en classe !
Stéphanie, professeur d’arts plastique